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Page:Cabanès - Le Cabinet secret de l’histoire, 1re série, 1905.djvu/220

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L’histoire ne nous a conservé le nom que des deux qui survécurent : Mlle de Blois, née le 2 octobre 1666, et le comte de Vermandois, venu au monde, jour pour jour, un an plus tard. Elle est presque muette sur les deux premiers nés, qui avaient, du reste, succombé peu de temps après leur naissance.

En 1663, s’était manifestée la première grossesse de la favorite royale. À la cour, on n’ignorait rien des relations du jeune souverain avec la demoiselle d’honneur de Madame, mais le secret était si bien gardé qu’au dehors il n’avait point transpiré. Louis n’avait mis dans la confidence qu’un homme, « d’une sûreté inébranlable, un homme de confiance, bon valet qui ne songeait qu’à le servir »[1], Jean-Baptiste Colbert, qui, pour la circonstance, joua un rôle dont sa dignité ne semble pas s’être offensée[2].

    un beau menton, un peu fort ; le nez droit, un peu fort aussi ; la bouche légèrement épaisse. Les traits sont réguliers et un peu mous ; la peau blanche ; la chair un peu molle des tempéraments lymphatiques. (H. Duclos, op. cit.).

  1. Mémoires de l’abbé de Choisy, t. I, p. 110.
  2. Un apologiste de Colbert, M. P. Clément, convient, malgré toute l’admiration qu’il professe pour son héros, que celui-ci avait été obligé, « pour se raffermir au pouvoir, où il s’étonnait sans doute encore lui-même d’être arrivé, de se prêter aux plus intimes confidences du roi, de servir, de favoriser ses amours. » C’est Colbert qui intervenait, comme nous allons le dire, entre le roi et la favorite ; c’est lui qui fut chargé de ramener la duchesse à Versailles, la première fois qu’elle se retira dans un couvent de Chaillot.