Page:Cabanès - Le Cabinet secret de l’histoire, 3e série, 1905.djvu/342

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
310
LE CABINET SECRET DE L’HISTOIRE

La minute d’une lettre adressée par le Père Griffet se trouvait jointe à la pièce. En voici le texte :

Nous avons M., un nouveau prisonnier à Vincennes qui demande à parler au confesseur, et certes il a grand besoin de votre ministère quoi qu’il ne soit pas malade. C’est M. le marquis de Sade, jeune homme de vingt-deux ans. Je vous prie de 1 aller voir le plutôt que vous le pourrés, et lorsque vous lui aurés parlé vous me ferés plaisir de passer chés moi.

Je suis, etc.

Le P. Griffet.

4 novembre 1763 *.

Comment se termina l’aventure ? Probablement on dut relâcher le prisonnier peu après, car on n’entend plus parler de lui pendant cinq ans 2.

1 Amateur d’autographes, 1866.

2 « Un érudit qui a exploré les bas-fonds de la vie parisienne, à la fin du dix-huitième siècle, M. Paul d’Estrée, nous fournit quelques informations sur l’existence du comte de Sade de 1764 à 1768. Elles sont empruntées aux rapports de l’inspecteur de police Marais.

7 décembre 1164. — « M. le comte de Sade que j’ai conduite Vincennes, de l’ordre du Roi, il y a eu un an, a obtenu la permission de venir cet été à Paris où il est encore… J’ai très fort recommandé à la Brissaut, sans m’expliquer davantage, de ne pas lui fournir de filles pour aller avec lui en petites maisons. »

16 octobre 1161. — « On ne tardera pas à entendre encore parler des horreurs de M. le comte de Sade. Il fait l’impossible pour déterminer la demoiselle Rivière de l’Opéra à vivre avec lui et lui a offert 25 louis par mois, à condition que, les jours qu’elle ne serait pas de spectacle, elle