Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/191

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dans tous les cas avec la même force ; et pour qu’elles aient leur plein effet, il y faut toujours un certain degré d’attention de l’organe sensitif, attention dont la mesure peut donner, sous plusieurs rapports, celle de leur différence.

L’observation réfléchie de soi-même suffit pour faire voir que les extrémités sentantes des nerfs reçoivent d’abord, pour ainsi dire, un premier avertissement ; mais que les résultats en sont incomplets, si l’attention de l’organe sensitif ne met ces extrémités en état de recevoir et de lui transmettre l’impression toute entière. Nous savons, avec certitude, que l’attention modifie directement l’état local des organes ; puisque, sans elle, les lésions les plus graves ne produisent souvent ni la douleur, ni l’inflammation qui leur sont propres ; et qu’au contraire, une observation minutieuse des impressions les plus fugitives peut leur donner un caractère important, ou même occasionner quelquefois des impressions véritables, sans cause réelle extérieure, ou sans objet qui les détermine.

L’on peut donc considérer les opérations de la sensibilité comme se faisant en deux temps. D’abord, les extrémités des nerfs reçoi-