Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/206

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par leurs rapports de ressemblance, ou de succession, avec d’autres phénomènes connus. Quand l’un ressemble à l’autre, nous l’y rattachons d’une manière plus, ou moins étroite, suivant que la ressemblance est plus, ou moins parfaite. Quand l’un succède constamment à l’autre, nous supposons qu’il est engendré par lui ; et nous établissons entre eux, les relations exprimées par les deux termes d’effet et de cause. C’est là ce que nous appelons expliquer.

Par conséquent, les faits généraux[1] ne s’expliquent point, et l’on ne sauroit en assigner la cause.

Puisqu’ils sont généraux, ils ne se rapportent point, par ressemblance, à un autre ; attendu que, dans cette dernière supposition,

  1. La sensibilité est le fait général de la nature vivante : il est évident que sa cause rentre dans les causes premières. En supposant, ce qui n’est pas impossible en effet, qu’on puisse découvrir un jour la liaison que la sensibilité peut avoir avec certaines propriétés bien reconnues de la matière, il resteroit toujours encore à découvrir d’où viennent ces mêmes propriétés, et ainsi de suite. Mais il est vrai qu’en suivant cette route, et pour arriver à ce terme, on auroit résolu beaucoup de problèmes importans.