Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/208

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que le charlatanisme y eût élevé son trône, faisoit parler d’une manière véritablement grande et philosophique, la cause première de l’univers : Je suis ce qui est, ce qui a été, ce qui sera ; et nul n’a connu ma nature.

Une autre inscription disoit : Connois-toi toi-même.

La première est l’aveu d’une ignorance inévitable.

La seconde est l’indication formelle et précise du but que doivent se tracer la philosophie rationnelle et la philosophie morale : elle est, en quelque sorte, l’abrégé de toutes les leçons de la sagesse sur ces deux grands sujets de nos méditations.

Car si nous considérons les opérations de notre intelligence, nous voyons qu’elles dépendent des facultés attachées à nos organes.

Et si nous recherchons les principes de la morale, nous trouvons que les règles doivent en être fondées sur les rapports mutuels des hommes ; que ces rapports découlent de leurs besoins et de leurs facultés ; que leurs facultés et leurs besoins dépendent de leur organisation.

Ainsi, ce mot si célèbre dans l’antiquité,