Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/260

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ils se dépouillent de leur première enveloppe, laquelle se divise en lambeaux frangés, et va se perdre dans le corps qu’on nomme réticulaire. Dépouillée de son enveloppe la plus grossière, l’extrémité du nerf s’épanouit, et s’élève entre les mailles de ce réseau muqueux ; elle prend la forme d’un petit fungus, ou d’un mamelon. Dans cet état, il s’en faut grandement que la pulpe nerveuse soit à nu : des couches d’un tissu cellulaire condensé l’environnent encore, sous forme de membrane ; et ce n’est qu’à travers ces intermédiaires, devenus plus, ou moins épais, suivant l’action plus, ou moins forte et continue des corps extérieurs ; ce n’est qu’à travers ces espèces de langes, que e nerf reçoit les impressions. Les mamelons sont même logés dans des sillons, ou rainures tracées sur la peau ; ce qui les dérobe encore à l’action trop vive, ou trop immédiate des corps : et ces sillons, plus profonds à l’extrémité des doigts, où les mamelons sont aussi plus nombreux, s’y trouvent d’ailleurs rangés en spirales : de sorte que les fonctions tactiles peuvent, et doivent s’y exercer de tous les côtés et sur tous les points.