différentes odeurs[1]. La saison des fleurs est en même temps celle des plaisirs de l’amour : les idées voluptueuses se lient à celles des jardins, ou des ombrages odorans ; et les poètes attribuent avec raison aux parfums, la propriété de porter dans l’âme une douce ivresse. Quel est l’homme, même le plus sage, à moins qu’il ne soit mal organisé, dont les émanations d’un bosquet fleuri n’émeuvent pas l’imagination, à qui elles ne rappellent pas quelques souvenirs ? Mais je ne veux point considérer les odeurs dans leurs effets éloignés et moraux ; c’est-à-dire, comme réveillant, par le seul effet de la liaison des idées, une foule d’impressions qui ne dépendent pas directement de leur propre influence. Les odeurs agissent fortement, par elles-mêmes, sur tout le système nerveux ; elles le disposent à toutes les sensations de plaisir : elles lui communiquent ce léger degré de trouble qui semble en être inséparable ; et tout cela, parce qu’elles exercent une action spéciale sur les organes où
- ↑ Par exemple, la plupart des remèdes employés avec succès, dans les affections hystériques, sont des substances douées d’une odeur forte.