Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/353

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les yeux, et qui intéressent sa curiosité. Or, ces objets sont bornés quant à leur nombre ; et les rapports sous lesquels il les considère, sont très-simples : de sorte que la puissance de l’habitude se joint pour lui bientôt à l’influence des premiers et des plus pressans besoins, à l’attrait de la plus vive nouveauté. Tout concourt donc à donner alors aux combinaisons que fait l’intilligence naissante, un caractère durable ; à les identifier, en quelque sorte, avec l’organisation ; à les rapprocher des opérations automatiques de l’instinct.

Mais, à mesure que le cerveau devient plus ferme, et que les extrémités sentantes, garanties par des enveloppes plus denses, se trouvent moins immédiatement exposées à l’action des corps extérieurs, les impressions deviennent moins vives, leur répétition moins facile, la communication des divers centres de sensibilité moins rapide ; en un mot, tous les mouvemens prennent plus de lenteur. En même temps, le nombre des objets à considérer augmentant de moment en moment, leurs rapports se compliquent, et l’univers s’agrandit.

Or, si la rigidité des organes rend les impressions difficiles, embarrassées, il est im-