Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/37

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lité qu’on voit clairement, combien la morale est une partie essentielle de ses besoins. On reconnoît bientôt que le seul côté par lequel ses jouissances puissent être indéfiniment étendues, est celui de ses rapports avec ses semblables ; que son existence s’agrandit à mesure qu’il s’associe à leurs affections, et leur fait partager celles dont il est animé. C’est en considérant à leur source, les passions même qui l’égarent le plus loin de son but, qu’on se convainc, à chaque instant davantage, que pour le rendre meilleur, il suffit d’éclairer sa raison, et qu’être honnête homme est le premier et le plus indispensable caractère du bon sens.

Ainsi, les principes de la morale s’établissent sur la base la plus ferme : leur enchaînement et leurs applications se démontrent avec le dernier degré d’évidence : les avantages qui résultent, non seulement pour les sociétés tout entières, mais encore pour