Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/388

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des fibres charnues n’est pas originelle, l’effet de cette sensibilité si grande et si rapide est bientôt de produire directement cette foiblesse ; comme, au contraire, la force radicale des muscles se lie à des impressions fortes, profondes, et par conséquent moins précipitées. D’un autre côté, dans l’économie animale il n’y a point d’impulsion énergique, toutes les fois que cette impulsion n’éprouve point de résistance : sa facilité même l’énerve et l’anéantit. Si l’énergie de réaction dépend de celle d’action, à son tour l’action s’entretient par la réaction qui lui succède, et qui devient pour elle un stimulant indispensable. Ainsi, tandis que chez l’homme, la vigueur du système nerveux et celle du système musculaire s’accroissent l’un par l’autre, la femme sera plus sensible et plus mobile, parce que la contexture de tous ses organes est plus molle et plus foible, et que ces dispositions organiques primitives sont reproduites à chaque instant, par la manière dont s’exerce chez elle, la sensibilité.

Maintenant, il ne faut pas oublier que, si les nerfs vont porter la vie à tous les organes, chaque organe en particulier, à raison des