Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/406

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cent du caractère et de l’énergie ajoute singulièrement à la puissance de la raison. En un mot, la femme a dû laisser aux hommes les soins extérieurs et les emplois politiques, ou civils : elle s’est réservé les soins intérieurs de la famille, et ce doux empire domestique, par lequel seul elle devient tout-à-la-fois respectable et touchante.

§. viii.

Mais si la foiblesse de la femme fait, pour ainsi dire, partie de ses facultés et de ses moyens, sa sensibilité vive et changeante étoit encore plus nécessaire à la perfection de l’objet qu’elle doit remplir. Tandis que l’homme agit sur la nature et sur les autres êtres animés, par la force de ses organes, ou par l’ascendant de son intelligence, la femme doit agir sur l’homme, par la séduction de ses manières et par l’observation continuelle de tout ce qui peut flatter son cœur, ou captiver son imagination. Il faut pour cela, qu’elle sache se plier à ses goûts, céder sans contrainte, même aux caprices du moment, et saisir les intervalles où quelques observations jetées, comme au hasard, peuvent se faire jour.