Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/428

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

foiblissent à mesure que l’activité de ceux-ci diminue, et qu’on peut même ordinairement les guérir tout-à-coup, en exerçant les facultés nouvelles qui viennent de se développer, ou laissant du moins un libre cours à des appétits dont la satisfaction entre dans l’ordre des mouvemens naturels.

Les livres de médecine et l’observation journalière fournissent beaucoup d’exemples de ces maladies, regardées souvent par l’ignorance, comme l’ouvrage de quelque puissance surnaturelle. Rien n’est moins rare que de voir des femmes (car, par plusieurs raisons faciles à trouver, elles sont les plus sujettes à ces désordres nerveux) ; rien n’est moins rare que de les voir acquérir, dans leurs accès des vapeurs, une pénétration, un esprit, une élévation d’idées, une éloquence qu’elles n’avaient pas naturellement : et ces avantages, qui ne sont alors que maladifs, disparaissent quand la santé revient. Robert Whytt, Lorry, Sauvages, Pomme, Tissot, Zimmermann, en un mot tous les médecins qui traitent des maladies des nerfs, citent beaucoup de faits de ce genre. J’ai souvent eu l’occasion d’en observer de très-singuliers ; j’en ai même