Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/442

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l’époque de cette opération, en mettent beaucoup dans ses effets. L’amputation complète de tous les organes externes de la génération détruit d’une manière bien plus entière et plus générale, les penchans qui leur appartiennent, que l’amputation partielle, ou le froissement de quelques-uns de ces organes, ou la ligature comprimante des cordons spermatiques. Quand on mutile l’homme, ou les animaux, dans leur première enfance, on les dénature bien plus que lorsque l’opération se fait après la puberté. J’ai vu même assez souvent chez des adultes, dont certaines maladies avoient obligé d’extirper ceux de ces organes qu’on ampute, ou froisse dans la seconde méthode de castration, les désirs vénériens subsister avec une grande force, et les signes extérieurs de la puissance virile se reproduire encore long-temps après, par les excitations ordinaires. Mais on voit quelquefois aussi, ces sujets tomber dans l’apathie la plus profonde, ou dans une mélancolie sombre et funeste, dont rien ne peut plus les tirer. Ce dernier état du système cérébral a été observé même chez des hommes que l’âge, ou leurs opinions avoient fait déjà renoncer entièrement aux plaisirs de l’amour.