Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/58

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chir ; et leurs combinaisons, resserrées dans le cercle étroit de leurs premiers besoins, ne peuvent pas même être dirigées avec succès vers ce but essentiel. Mais si-tôt que, réunis en peuplades, les plus forts, et sur-tout les plus intelligens, ont su se procurer les moyens d’une existence régulière ; si-tôt qu’ils commencent à jouir de quelque loisir, ce loisir même leur pèse ; de nouveaux besoins se développent ; et leurs méditations se portent successivement, et sur les différens objets de la nature, et sur eux-mêmes.

Je crois nécessaire de considérer ici les faits d’une manière sommaire et rapide ; j’entends les faits relatifs aux progrès de la philosophie rationnelle. Sans entrer dans de grands détails, on peut voir que les hommes qui l’ont cultivée avec le plus de succès, étoient presque tous versés dans la physiologie, ou du moins que les progrès de ces deux sciences ont toujours marché de front.


§ II.


En revenant sur les premiers temps de l’histoire, et l’histoire ne remonte guère que jusqu’à l’établissement des peuples libres dans