Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/611

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ques, de l’engorgement des glandes et de l’altération des humeurs, ne sont pas les seuls qui méritent encore attention. Choisissons donc un troisième exemple.

Souvent l’altération de la lymphe se manifeste par une acrimonie singulière des humeurs, par des éruptions rongeantes, par des tubercules cutanés, par des excoriations ulcéreuses, d’un caractère opiniâtre et féroce. Dans ces circonstances, l’irritation des extrémités sentantes des nerfs est extraordinaire ; le système tout entier est dans un état d’inquiétude, plus, ou moins violent. Suivant le degré de cet état, il se développe des appétits, il se forme des habitudes de différentes espèces. Le degré le plus foible ne produit qu’une excitation incommode ; il en résulte une certaine âpreté dans les idées, et de fréquentes boutades dans l’humeur. Un degré plus fort donne aux idées une tournure plus mélancolique, aux passions un emportement plus sombre. Enfin le dernier degré de la maladie produit une sorte de fureur habituelle, et transforme, à quelques égards, l’homme en une bête sauvage. Dans tous ces cas, l’exaltation de la bile est proportionnelle à la violence du mal ; celle de