Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/613

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contraire destinés à la combattre : c’est d’eux cependant que naissent les phénomènes dont l’ensemble porte ce nom. Ainsi, dans le sens vulgaire, la maladie est l’ouvrage de la nature, dont les efforts peuvent être bien, ou mal dirigés, mais qui ne se débat que pour résister au mal véritable qui la menace. Et l’on ne seroit peut-être pas loin de la vérité, en considérant ces forces vigilantes comme l’effet simple et direct des habitudes antérieures, qui tendent sans cesse d’elles-mêmes, à reprendre leur cours. Car la puissance des habitudes gouverne le monde animé. Toute maladie peut donc être considérée comme une crise. Mais on est dans l’usage de ne désigner par le nom de critiques, que les mouvemens brusques et courts qui marchent immédiatement à la solution, soit qu’ils forment des accès distincts et tout-à-fait isolés, soit qu’ils fassent partie d’une chaîne d’autres mouvemens, dont ils marquent les périodes les plus importans et les plus décisifs.

Dans tout accès critique quelconque, il y a trois temps bien déterminés : celui de l’appareil préparatoire, celui du trouble, ou du plus violent effort, et celui de la crise proprement dit, ou de la terminaison.