Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/95

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les déterminations physiques ; il n’y en a pas davantage dans les sensations dont elles dépendent. Par la même raison, les maladies ont chez eux le même caractère d’instabilité : elles se forment et se montrent tout-à-coup ; elles se terminent promptement. Leurs maladies morales, leurs passions, leurs chagrins, n’ont pas des racines plus profondes. Leurs passions sont vives, instantanées, quelquefois impétueuses ; mais bientôt elles s’appaisent et s’éteignent. Le chagrin, auquel l’habitude du plaisir et du bonheur les rend plus sensibles, et que, pour cela même, ils écartent avec grand soin, s’empare vivement de leurs ames mobiles : mais ses traces y sont peu durables. On peut compter sur une bienveillance habituelle de leur part : il ne faut pas en attendre des procédés suivis et constans, un système de conduite que les occasions de plaisir ne puissent jamais distraire, que les obstacles ne rebutent pas. Ils sont propres aux travaux d’imagination, sur-tout à ceux qui ne demandent que des impressions heureuses, et ce degré d’attention à leurs circonstances et à leurs effets, qui devient un plaisir de plus. Tout ce qui exige une grande et forte méditation, beaucoup