Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/98

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rapides, mais, par cette raison même, assez nettes ; leurs affections paisibles et douces, mais sans énergie. Ils mangent peu, digèrent lentement, dorment beaucoup, ne cherchent que le repos. Leurs maladies sont catarrales et muqueuses. Ordinairement la nature n’y fait que des efforts incomplets ; et l’on n’y rencontre point de vraies solutions critiques. Le même génie semble présider aux travaux de ces hommes. Ceux qui demandent de l’activité, de la hardiesse, de la promptitude, de grands efforts, les effraient et les rebutent : ils se plaisent et réussissent à ceux qui peuvent se faire à loisir et tranquillement, où l’attention et la patience tiennent lieu de tout. Leurs qualités morales répondent à leur constitution, à leurs habitudes physiques, à leurs penchans directs. Ils ont un esprit sage, un caractère sûr, une conduite modérée, des opinions et des goûts qui se plient facilement à ceux d’autrui. En un mot, leurs idées, leurs sentimens, leurs vertus, leurs vices, ont un caractère de médiocrité qui, malgré l’indolence naturelle de ces individus, les rend extrêmement propres aux affaires de la vie : de sorte que, sans se donner beaucoup de mouvement pour rechercher les hommes,