Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/109

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l’ivresse, il faut, à Pétersbourg, plusieurs fois autant de ces liqueurs, qu’à Paris et même qu’à Londres, où les hommes de la classe ouvrière sont plus familiarisés à leur abus : il en faut aussi beaucoup plus pour les naturels du pays, que pour les méridionaux qui ne font qu’y passer.

Les liqueurs spiritueuses paroissent utiles dans les pays froids. Dans les pays chauds, elles sont quelquefois nécessaires pour soutenir les forces, et pour stimuler en particulier celles de l’estomac : car l’excitation continuelle de l’organe extérieur, et la tendance des mouvemens vers la circonférence, énervent de plus en plus le ton de ce viscère. On remarque même que sous les zones brûlantes, comme sous les zones glaciales, ces liqueurs usent moins la vie, que dans nos climats plus doux, sur-tout lorsqu’on les emploie dans le temps des grandes sueurs, et par doses faibles et réitérées. Leur usage prudent peut donc encore avoir son utilité dans les pays, où l’action stimulante d’une atmosphère embrasée force l’homme à combattre, par des excitations internes vives, cette distraction habituelle des forces qui se portent toujours au dehors. Mais dans nos climats, elles devroient