Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/11

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peut, avec toute certitude, asseoir les résultats de ses analyses rationnelles ; enfin, elles indiquent au moraliste, les bases plus solides sur lesquelles il peut fonder toutes ses leçons : car en partant de l’organisation humaine, en déterminant les besoins et les facultés qu’elle fait naître, il peut rendre, pour ainsi dire, palpables les motifs de toutes les règles qu’il trace : il pourroit encore prouver et faire sentir d’une manière évidente, que l’accomplissement des devoirs les plus sévères, que les actes du plus généreux dévoûment sont étroitement liés, quand la raison les impose, à l’intérêt direct et au bonheur de celui qui les pratique ; et que les habitudes fortes et vertueuses en font alors, pour lui, un besoin non moins impérieux, que celui des vertus les plus paisibles de la vie commune et des plus doux sentimens de l’humanité.

Nous allons examiner aujourd’hui, l’influence du régime sur les fonctions des organes de la pensée, sur la détermination des penchans, sur la production des habitudes, en un mot, sur le système moral de l’homme.