Aller au contenu

Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/111

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rées et recouvertes[1] : et la gêne où cette circonstance retient toutes les fonctions, porte un état d’inquiétude habituelle dans l’économie animale. En même temps, l’excitation contre nature, causée par l’énergie extrême de ces stimulans, entretient une sorte de fièvre continuelle. Ainsi, les boissons spiritueuses ne frappent pas seulement, comme les narcotiques, le cerveau d’une stupeur profonde, elles changent encore l’état mécanique de toutes les parties contractiles ; elles y déterminent un surcroît de mouvement : et par la résistance qu’opposent ces parties, il se forme une suite de sensations mixtes, où le sentiment de la force accrue est couvert, en quelque sorte, et rendu pénible par celui de l’embarras et de l’hésitation des efforts vitaux. Aussi remarque-t-on que l’habitude de ce genre d’ivresse occasionne tout-à-la-fois, la débilité des fonctions intellectuelles, l’inquiétude habituelle de

  1. La tension des parties solides augmente souyent la sensibilité : mais ici, se trouvant jointe à l’engourdissement du systême nerveux, elle produit un effet tout contraire. D’ailleurs, quand la tension passe certaines bornes, elle oblitère tout, et empêche le jeu de la vie.