Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/113

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secoua en partie, la plus pesante et la plus humiliante de ses chaînes[1] ; que la raison commença cette lutte hardie qui doit infailliblement remettre un jour dans ses mains, toutes les forces du monde moral ; qu’enfin, des yeux libres et fermes osèrent envisager sans crainte, les fantômes les plus redoutés jusqu’alors. L’histoire et les progrès de ces grands changemens appartiennent à celle de l’esprit humain : et c’est depuis ce moment, sur-tout, qu’on voit agir avec une énergie constante, deux ressorts tout-puissans (les lumières et l’industrie) qui tendent à détruire de plus en plus, dans le système social, la domination arbitraire de certains individus et de certaines opinions.

Mais les relations commerciales avec les deux Indes amenèrent dans le régime des peuples de l’Europe, d’autres changemens très-remarquables. Les différentes productions étrangères que l’on commençoit dès-lors à connoître, ou qui chaque jour devenoient plus communes, par la diminution des frais de transport, devoient nécessairement introduire de nouvelles habitudes, et ces habitu-

  1. La réformation.