Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/146

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caractère varié doivent agrandir de plus en plus le cercle de nos jugemens, ou tendre sans cesse à les rectifier. Il s’ensuit de-là, que le travail, en donnant à ce mot sa signification la plus générale, ne peut manquer d’avoir une influence infiniment utile sur les habitudes de l’intelligence, et par conséquent aussi sur celles de la volonté. Et si l’on étoit dans l’usage de considérer les idées et les désirs, sous leur véritable point de vue, c’est-à-dire comme le produit de certaines opérations organiques particulières, parfaitement analogues à celles des fonctions propres aux autres organes, sans en excepter même les mouvemens musculaires les plus grossiers : la distinction reçue entre les travaux de l’esprit et ceux du corps, ne s’offriroit point à nous dans ce moment ; nous les embrasserions également tous sous le même mot ; et l’influence dont je viens de parler, n’en seroit que plus étendue encore à nos yeux. Mais alors, comme je l’ai fait remarquer ailleurs, en cherchant à déterminer le sens du mot régime, elle le seroit trop pour l’objet qui nous occupe dans ce moment : nous aurions dit plus que cet objet ne demande ; et par la trop grande généralité de