Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/15

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qui leur est exclusivement propre, à l’action présente des corps extérieurs ; mais aussi contracter des manières d’être particulières, qui se perpétuent ensuite, ou se reproduisent, même en l’absence des causes dont elles dépendent : c’est-à-dire, qu’ils peuvent contracter des habitudes. Or, voilà ce qui les caractérise bien plus exclusivement encore.

Ainsi, l’on voit les plantes, maniées par un habile cultivateur, acquérir des qualités absolument nouvelles, imprimer à leurs produits un caractère qu’ils n’avaient pas primitivement. L’art a même su trouver les moyens de fixer ces modifications accidentelles et factices, tantôt en assujetissant à ses vues les procédés ordinaires de la génération ; tantôt en opérant des reproductions purement artificielles : monument précieux de son pouvoir sur la nature ! C’est encore ainsi que l’animal, travaillé par le climat et par toutes les autres circonstances physiques, reçoit une empreinte particulière, qui peut servir à constater et distinguer ces mêmes circonstances ; ou nourri, cultivé, dressé systématiquement par l’homme, il acquiert des dispositions nouvelles, et entre dans une nouvelle série d’habitudes. Mais