Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/171

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des autres exhalaisons qui s’élèvent dans l’atmosphère. Dans les productions végétales, on retrouve les qualités de la terre et des eaux ; elles se plient aux différens états de l’air. Enfin, les animaux, dont la nature est encore plus souple, modifiés et façonnés sans relâche, par le genre des impressions qu’ils reçoivent de la part des objets extérieurs, et par le caractère des substances que le local fournit à leurs besoins, sont, en quelque sorte, l’image vivante du local, de ses productions végétales, des aspects qu’il présente, du ciel sous lequel il se trouve placé. Et l’homme, le plus souple de tous les animaux, le plus spécialement doué de toute espèce de faculté d’imitation, le plus susceptible de recevoir toutes les empreintes imaginables, diffère si sensiblement de lui-même dans les divers climats, que plusieurs naturalistes croient pouvoir regarder la race humaine comme subdivisée en plusieurs espèces distinctes. D’autre part, l’analogie physique de l’homme avec les objets qui l’entourent, et qu’il se trouve forcé d’approprier à ses besoins, est en même temps si frappante, qu’à la simple inspection, l’on peut presque toujours assigner la nature et la zone