Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/175

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temps qui ont lieu dans le courant de l’année. De fortes chaleurs, des hivers rigoureux, d’abondantes pluies, des sécheresses opiniâtres, des vents impétueux ; en un mot, toutes les températures y règnent tour-à-tour, et s’y remplacent sans cesse…. Voilà pourquoi toute l’apparence extérieure des Européens diffère d’une ville à l’autre…. Les effets du climat en font observer également dans leurs mœurs. Ces circonstances produisent des caractères plus énergiques, plus indisciplinés. Les perpétuelles commotions amènent une rudesse moins sociable ; elles permettent difficilement à la douceur et à l’urbanité de passer dans les habitudes. Par la même raison, les Européens doivent être plus courageux que les Asiatiques. Je le répète, un état de choses toujours le même engendre l’inertie : la variété, au contraire, excite le corps et l’esprit au travail ».

C’est d’après ces observations et d’autres analogues, dans le détail desquelles je crois inutile d’entrer, qu’Hippocrate avoit déjà, de son temps, établi la doctrine de l’influence des climats sur les habitudes morales des peuples.