Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/181

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bitudes morales ? Et comment ces habitudes peuvent-elles naître et se développer ? Car, pour bien démêler les circonstances susceptibles d’influer sur leur production, il faut connoître les lois, ou l’ordre suivant lequel elle peut et doit avoir lieu.

Si l’on considère les habitudes morales, dans un peuple tout entier, comme l’ont fait Hippocrate et Montesquieu, l’on trouvera sans peine, qu’elles ne sont autre chose que la série ordinaire de ses affections, ou de ses penchans ; de ses idées, ou de ses opinions ; de ses déterminations, ou des actes qui résultent, et de ses opinions et de ses penchans. L’on voit encore avec la même évidence, que ces habitudes ne peuvent se former autrement que celles des individus ; c’est-à-dire, qu’elles sont le produit nécessaire des impressions que ce peuple reçoit chaque jour ; des idées, ou des jugemens que ces impressions font naître ; des volontés instinctives, ou raisonnées, que ces mêmes impressions et ces jugemens développent de concert.

C’est donc en résultat, dans le genre et le caractère des impressions, qu’il faut chercher la véritable cause déterminante du genre