Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/185

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puissamment sur les opérations de la pensée, de la volonté, de l’instinct ; puisqu’ils sont capables de changer l’état de la sensibilité des différens organes, état dont ces opérations dépendent toutes également. Si maintenant, nous pouvons démontrer de plus, que la détermination des tempéramens, celle du régime, la nature des travaux, et par conséquent, celle des instrumens qu’ils exigent ; enfin, que le genre, le caractère et la marche des maladies sont soumis à l’action des diverses circonstances physiques, propres à chaque local : il s’ensuivra clairement que le climat, d’après l’exacte définition du mot, influe en effet sur la formation des habitudes morales. Car celles-ci ne sont à leur tour, comme on vient de le voir tout-à-l’heure, que l’ensemble des idées et des opinions, des volontés instinctives, ou raisonnées, et des actes qui résultent des unes et des autres, dans la vie de chaque individu.

Personne ne peut ignorer que la nature animale est singulièrement disposée à l’imitation. Tous les êtres sensibles imitent les mouvemens sur lesquels leur observation a pu se fixer : ils s’imitent sur-tout eux-mêmes ;