Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/198

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tout ce qui peut agir sur les autres créatures vivantes, agit, en général, d’une manière encore plus forte sur lui. Mais, une grande multitude de faits relatifs à différens ordres de phénomènes, nous ont prouvé de plus, que si la nature humaine est susceptible de se plier à toutes les circonstances, c’est que toutes la modifient rapidement, et l’approprient aux nouvelles impressions qu’elle reçoit. Il est donc peut-être inutile de vouloir faire sentir que, puisque le climat exerce un empire étendu sur les animaux, l’homme ne peut en aucune manière, être le seul qui résiste à toute influence de sa part : car c’est évidemment aux qualités même qui caractérisent et constituent la supériorité de son organisation, que tient cette dépendance de tant de causes diverses, dont il semble être quelquefois le jouet.

Mais, à quelque sévérité de déduction qu’on se soit efforcé d’assujétir l’analogie, ses conclusions peuvent laisser encore de l’incertitude, ou des nuages dans les esprits. Revenons donc aux preuves plus directes ; c’est-à-dire, revenons aux faits : et quoiqu’il fût assurément aussi fastidieux que superflu de les tous recueillir, jetons au moins un