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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/201

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même. J’avoue que je ne partage point leur opinion. Celle de Buffon, qui regardoit les variétés que l’homme présente dans les différens climats, comme accidentelles, et comme l’ouvrage de ces climats eux-mêmes, me paroît beaucoup plus vraisemblable. 1°. Parce que d’un climat à l’autre, on voit les races qui leur sont propres, s’unir par une chaîne d’intermédiaires, dont les nuances, ou les dégradations insensibles se confondent toujours au point de contact ; 2°. Parce que la même latitude présente souvent divers climats, c’est-à-dire de grandes variétés dans l’ensemble des circonstances physiques, propres à chaque canton ; et qu’alors, non-seulement chaque nature de sol produit sa race particulière, mais que, si par hasard quelques cantons ressemblent exactement à des régions éloignées, les hommes des uns paroissent formés sur le modèle de ceux des autres, et que l’analogie de climat triomphe de l’influence même du voisinage, et de cette confusion du sang et des habitudes, qu’amène inévitablement la fréquence des communications ; 3°. Parce qu’on observe chaque jour, dans les pays dont le climat a des caractères prononcés, qu’au bout d’un