Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/208

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l’arrosent sans cesse, ou plutôt l’inondent avec violence. Les demeures des hommes sont établies au sein même des marais : ils s’y construisent, avec des roseaux et du bois, des cabanes dont les frêles fondemens plongent dans les eaux. Rarement vont-ils dans les villes et dans les marchés voisins. Des troncs d’arbres, grossièrement creusés, leur servent de barques : ce sont leurs seuls moyens de communication ; c’est avec ce secours, qu’ils naviguent çà et là, sur les nombreux canaux qui coupent leur territoire. Des eaux stagnantes, putréfiées par le soleil, et que les seules pluies renouvellent, sont leur unique boisson.

Ajoutez que le Phase est lui-même le fleuve le plus inerte et le plus lent dans son cours. Les fruits et les plantes que ses bords nourrissent, ne reçoivent jamais un entier et convenable développement. Ils ont peu de ces qualités propres qui doivent caractériser chaque espèce en particulier, et qui lui donnent son genre spécifique de salubrité. L’humidité qui règne par-tout, retient ces plantes et ces fruits, dans un état d’imperfection : ils ne sauroient par-