Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/245

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qu’il s’y développe des maladies qui sont exclusivement propres à ces pays : elles prouvent, en outre, que les maladies qui leur sont communes avec les autres régions de la terre, présentent, sous les climats brûlans, des phénomènes entièrement nouveaux.

Toutes les fois qu’à la chaleur du sol se joint son humidité, et qu’en même temps, l’atmosphère est habituellement chargée de brouillards, les maladies aiguës penchent toutes vers le caractère des lentes malignes ; les maladies chroniques se rapprochent de celles dont le scorbut et les œdématies putrides forment la base : elles tiennent, ou du moins elles tendent toutes à l’énervation de tous les mouvemens vitaux, à la dissolution de toutes les humeurs. Quand, au contraire, la sécheresse de la terre et de l’air n’oppose aucun obstacle à l’action d’un soleil embrasé, les maladies aiguës, tantôt prennent le véritable caractère inflammatoire ; tantôt, et plus souvent, elles paroissent se couvrir de ce caractère extérieur, comme d’un symptôme superficiel, pour voiler le fond bilieux dont elles dépendent alors pour l’ordinaire : tantôt enfin, des vomissemens noirâtres y font reconnoître, ou la vraie atrabile des