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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/273

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minés par une circonstance qui fait partie du climat.

§. xv.

Mon intention n’est point de revenir ici, sur l’influence morale des travaux, quoiqu’il fût très-facile d’appuyer de beaucoup de nouvelles preuves, ce que j’en ai dit dans le Mémoire précédent. Mais je crois convenable d’observer encore que tous les arts ne cultivent pas également tous les organes. Cette seule différence en met déjà nécessairement beaucoup, dans leurs effets sur les habitudes. Il y a très-peu de travaux manuels, par exemple, qui distribuent le mouvement d’une manière égale dans toutes les parties du corps. Pour l’ordinaire, ils exercent outre mesure, celle qu’ils emploient particulièrement ; ils laissent les autres dans l’inaction. Tantôt ce sont les bras, tantôt ce sont les jambes qui se fortifient : c’est tour-à-tour, l’oreille, l’œil, ou le tact qui se perfectionne. De là, dis-je, ces différences observées de tous temps, dans le cours des idées, dans les goûts habituels des artistes et des artisans divers. Lorsqu’un sens devient plus juste, ou lorsqu’il recueille plus de sensations,