Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/283

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plus distingués, et en obscurcissant dans leur source même, les lumières de la raison.

Mais la différence des langues, qui sans doute, ne sauroit être rapportée à un seul ordre de causes, dépend-elle véritablement, à plusieurs égards, de l’influence des climats ? J’ai du penchant à le croire : mais j’avoue cependant que cela ne me paroît pas suffisamment prouvé. Quoique dans ces derniers temps, on ait fait d’heureuses recherches sur les antiquités et sur l’origine des peuples ; quoique même, on soit parvenu à déterminer avec assez d’exactitude, les points du globe d’où plusieurs d’entre eux sont partis, lors des émigrations qui les ont amenés sur leur territoire actuel, il est impossible d’affirmer positivement que la langue grecque, par exemple, appartient au Midi plutôt qu’au Nord ; l’anglo-saxonne, mère de l’allemande et de l’anglaise, à l’Europe plutôt qu’à l’Asie. Ainsi, dans un travail, d’où les hypothèses doivent être bannies d’autant plus sévèrement, qu’il a pour objet d’établir des vérités d’une grande importance pour la science de l’homme, je ne me permettrai point d’appuyer ces vérités, d’argumens encore douteux.