Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/29

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toute la plénitude de son être, repousse ces impressions chagrines, quelquefois malveillantes, que produit la conscience habituelle de la foiblesse et de l’état d’anxiété ; et, par suite, il ne s’attache naturellement qu’à des idées d’espérance et de succès, qu’à des affections douces, élevées et généreuses.

Il peut arriver que l’augmentation de pesanteur de l’air soit trop forte, ou trop brusque, comme on l’observe quand les grands froids surviennent tout-à-coup. Dans ce cas, le ton excessif de tous les solides, et la compression, en quelque sorte, purement mécanique des vaisseaux et du tissu cellulaire externes, refoulent le sang et toutes les autres humeurs vers les viscères, notamment vers ceux qui résistent le moins. De-là, différens phénomènes sur lesquels nous reviendrons ci-après, quand il sera question des effets du froid. Je me borne à rappeler, en passant, que Gmelin vit en Sibérie, à l’apparition d’un froid soudain, les oiseaux tomber de toutes parts sur la terre, faisant de vains efforts pour s’élever dans l’air, quoiqu’ils agitassent leurs ailes librement et avec force ; ce que le célèbre Voyageur et Naturaliste attribue à la pesanteur et à l’extrême densité de