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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/310

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ganisées et des ébauches grossières d’animalcules ? Nous l’ignorons absolument, et nous l’ignorerons toujours. Le genre humain n’a pu se procurer aucun renseignement exact touchant l’époque primitive de son existence : il ne lui est pas plus donné d’avoir des notions précises relativement aux circonstances de sa formation, qu’à chaque

    l’eau distilleée la plus pure (et qu’on a même pris la précaution de faire bouillir au plus grand feu pendant plusieurs heures, avant de la placer dans la chaudière distillatoire), peut, avec la seule addition de diffèrens gaz, tels que l’oxygène, l’azote, le carbonique, et par le concours de la lumière et de la chaleur, produire des matières minérales, des végétations, et des animaux visibles à l’œil.

    Les observations et les expériences d’où sont tirés de si précieux résultats, ont sans doute besoin d’être revues avec soin, et répétées de cent manières différentes : mais l’auteur a mis tant de persévérance et de zèle à les suivre, et il les raconte avec une naïveté si persuasive, que je n’ai pu me refuser au plaisir d’annoncer un travail qui paroît nous donner de si belles espérances. Au reste, M. Fray se propose de prendre l’Institut national pour arbitre et pour juge, entre lui et les personnes qui pourroient infirmer la vérité de ses assertions ; et bientôt, quel que soit le jugement définitif que cet estimable observateur provoque avec une entière confiance, il ne restera plus de doute sur cet important objet.