Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/314

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animaux, peut avoir subi de nombreuses modifications, peut-être même des transformations importantes, durant le long cours des siècles dont le passage est marqué sur le sein de la terre, par d’irrécusables souvenirs. Et si l’on ne vouloit accorder, pour la durée totale du genre humain, que l’espace de temps écoulé depuis la dernière grande révolution du globe, laquelle semble en effet ne pas remonter très-haut dans l’antiquité, il seroit encore possible de noter, pour ce court intervalle, plusieurs changemens essentiels survenus dans l’organisation primitive de l’homme ; changemens dont l’empreinte, rendue ineffaçable chez les différentes races, caractérise toutes leurs variétés. Mais cette hypothèse, qui tend à établir la nouveauté de l’espèce humaine, paraît entièrement inadmissible : on ne peut du moins l’appuyer de preuves valables ; et il s’élève contr’elle de grandes difficultés.

D’abord, non-seulement cette vaste convulsion du globe, mais encore plusieurs autres plus anciennes, restent gravées, par des traditions générales, dans le souvenir des hommes : les histoires et les antiquités de presque toutes les nations en conservent des