Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/316

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peuvent avoir subies les races qui paroissent maintenant les plus fixes. Mais n’est-on pas forcé d’admettre la grande antiquité des animaux, attestée par leurs débris fossiles, qui se rencontrent à des profondeurs considérables de la terre ? Pourroit-on nier la possibilité des variations que le cours des âges et les violentes convulsions de la nature ont pu leur faire éprouver ; variations dont nous avons encore de frappans exemples sous nos yeux, malgré l’état du globe, bien plus stable de nos jours, et malgré le jeu paisible des élémens ? Ces bouleversemens réitérés, dont l’aspect géologique de la terre démontre l’antiquité, l’étendue et l’importance, peuvent-ils maintenant être révoqués en doute ? Et ne faut-il pas enfin, tenir compte des changemens plus étendus, et plus importans encore peut-être, qu’ils ont nécessairement produits à sa surface ? Or, si l’on se fait une juste idée de cette suite de circonstances, auxquelles les races vivantes, échappées à la destruction, ont dû successivement se plier et se conformer, et d’où vraisemblablement, dans chaque circonstance particulière, sont nées d’autres races toutes nouvelles, mieux appropriées à l’ordre nouveau des choses ;