Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/33

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et leurs passions éclosent avant le temps. Mais le développement des forces musculaires ne marche point, chez eux, du même pas que celui de la sensibilité, et de certaines fonctions qui lui sont plus spécialement soumises. Hommes par leurs penchans, et même, à beaucoup d’égards, par l’avancement prématuré de leur intelligence, ils sont encore enfans relativement à la force d’action, qui, dans le plan de la nature, est tout à la fois l’instrument nécessaire d’un système moral très-développé, et le contre-poids des forces sensitives exaltées par ce développement. De cette excitation précoce, qui agit particulièrement sur certains organes

    puberté dépend de la chaleur, que dans les pays froids, lorsque les filles se tiennent continuellement auprès des poëles, l’éruption des règles est aussi prématurée que sur les bords du Gange. Mais alors même, plusieurs autres effets analogues ne peuvent avoir lieu, à raison de l’absence de différentes causes qui agissent concurremment dans les pays chauds. D’ailleurs, l’application, même fugitive, du froid donne toujours, en se répétant, plus de consistance et de ton à tous les organes musculaires. Or, il est impossible, dans les pays ou l’hiver est rigoureux, de se dérober entièrement à son influence.