Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/36

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habituel d’épanouissement des extrémités sentantes du système nerveux, et le bien-être dont nous avons dit ailleurs que cet épanouissement est la cause, ou le signe, donnent entrée aux impressions extérieures, en quelque sorte par tous les pores ; ils rendent ces impressions plus fortes ou plus vives ; ils font que cette plus grande force, ou cette plus grande vivacité, devient nécessaire à l’entretien et à la reproduction de tous les mouvemens vitaux. De-là, cette passion pour les boissons, ou pour les drogues stupéfiantes, qui se remarque sur-tout dans les hommes des pays chauds : de-là, cette espèce de fureur avec laquelle ils recherchent toutes les sensations voluptueuses, et qui les conduit si souvent à des goûts bizarres ou crapuleux, et brutaux : de-là, leur penchant pour l’exagération et le merveilleux ; enfin, de-là, leur talent pour l’éloquence, la poésie, et généralement pour tous les arts d’imagination.

§. VII.

L’homme physique des climats glacés ne ressemble point à celui des régions équatoriales : l’homme moral des uns n’est pas