Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/363

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phage[1]. En même temps, le foie commence à préparer une bile, imparfaite, il est vrai, mais déjà stimulante ; la rate, à se mettre en rapport avec lui ; le pancréas et les autres glandes secrétoires, à verser leurs sucs. Excités par la présence de ces diverses humeurs, l’estomac et les intestins ébauchent des simulacres de digestion, dont les résidus, lentement accumulés, forment cette matière noirâtre et tenace, dont les enfans nouveaux-nés ont le canal alimentaire plus, ou moins farci, et dont le mouvement du diaphragme, mis en jeu par la respiration, suffit quelquefois lui seul pour les débarrasser.

Dans la digestion, comme dans toutes les

  1. Cet effet ne peut avoir lieu par une véritable succion, qui suppose la pression de l’air extérieur sur le fluide aspiré, ou sur le réservoir qui le contient, et le vide opéré dans celui qui doit le recevoir, l’extension de ses parois demeurant toujours la même : mais la communication entre la cavité de l’amnios et l’estomac est assez libre, pour que les eaux de l’un pénètrent dans l’autre, par le canal de l’œsophage. Il ne faut pour cela, nul effort distinct de la part du fœtus : il suffit que la bouche s’ouvre, et que l’estomac élargisse accidentellement sa cavité.