Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/387

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mens : je veux parler de l’impossibilité positive que jamais l’organe particulier d’un sens entre isolément en action, ou que les impressions qui lui sont propres aient lieu, sans que d’autres impressions s’y mêlent, et que les organes sympathiques y concourent. En voici la preuve en peu de mots.

Il est certain d’abord que le sens du tact, le type ou la source commune de tous les autres, prend toujours part, jusqu’à certain point, à leurs opérations ; qu’il seroit impossible, par exemple, de séparer entièrement les impressions que l’œil reçoit comme organe de la vue, de celles dont il est affecté comme partie pourvue d’extrémités sentantes fort nombreuses. L’œil, le nez, l’oreille, indépendamment des sensations délicates qui leur sont particulièrement attribuées, jouissent d’une merveilleuse sensibilité de tact : et quelques observations faites sur des aveugles-nés, à qui la lumière a tout-à-coup été rendue, portent à croire que, dans l’origine, son action sur l’œil, diffère peu de celle d’un corps résistant, par lequel la rétine se sentiroit touchée dans tous les points de son expansion.

On sait que les sons résultent des vibra-