Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/41

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Il est vrai qu’un exercice vigoureux peut soutenir long-temps la réaction vitale, même au sein du froid le plus vif : il peut souvent, au moyen d’une plus grande quantité de chaleur reproduite, prévenir les derniers effets que nous venons de retracer. Mais, pour cela, les organes épigastriques, centre et point d’appui des mouvemens musculaires, doivent être puissamment excités par des alimens abondans, ou difficiles à digérer, par des boissons fermentées très-fortes, par des esprits ardens. On peut aussi, quand le sommeil perfide dont il vient d’être question commence à se faire sentir, échapper à sa funeste douceur, par une vive et forte excitation de la volonté, par des mouvemens musculaires proportionnels au degré du froid : mais il faut s’y prendre à temps, et continuer avec courage ce grand exercice, tant que l’on reste soumis à la même température ; sans cela, l’on périt infailliblement, à moins qu’on ne se trouve avec des personnes qui conservent plus de vigueur et de volonté, et qui vous arrachent au danger du premier engourdissement.

Enfin, il est possible de remédier au genre particulier de gangrène, qui suit immédiate-