Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/433

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par eux, ont souvent été d’autant plus nombreuses et plus faciles, qu’ils prêchoient dans un pays dont ils ignoroient absolument la langue[1]. Quand les tons de leur voix sont justes, imposans, touchans, il importe très-peu que leurs paroles soient dépourvues de sens et de raison.

Tous ces effets rentrent évidemment dans le domaine de la sympathie ; et l’organe pensant n’y prend une part réelle que comme centre général de la sensibilité.

§. vi.

Pour ce qui regarde le tact, la justesse, en quelque sorte, mécanique de ses opérations, ou plutôt le caractère plus précis des rapports qu’il s’occupe à déterminer, l’empêchent de jouer un grand rôle dans certaines classes d’affections et de penchans, qui, par leur nature, sont nécessairement un peu vagues. Son action sympathique ne paroît guère pouvoir s’exercer que par le moyen de la chaleur vivante. Cette chaleur,

  1. Saint Bernard prêchoit en latin, la croisade aux paysans allemands ; et l’on sait de quelle fureur ces bonnes gens étoient agités à ces sermons, dont ils n’entendoient pas un seul mot.