Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/451

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qu’il ait été produit par l’application accidentelle de quelque matière âcre, irritante, corrosive, agit spécialement sur l’odorat et sur l’ouïe : et que, suivant l’intensité de l’affection, tantôt le malade devient tout-à-fait insensible aux odeurs, ou croit en sentir de singulières, et qui lui sont même inconnues ; tantôt il est fatigué de sons discordans, de tintemens pénibles, ou croit entendre une douce mélodie et des chants très-harmonieux.

Dans d’autres désordres sensitifs, dont nous avons ailleurs cité quelques exemples, le malade se sent, tour-à-tour, grandir et rapetisser ; ou bien il se croit doué d’une légèreté singulière, qui lui permet de s’envoler dans les airs, mais aussi qui le livre à la merci du premier coup de vent ; ou les objets se dérobent sous ses mains, perdent pour lui, leur forme, leur consistance, leur température ; ou, enfin, la vue s’éteint momentanément[1]. Dans tous ces cas, le système cérébral ne paroît affecté qu’à ses extrémités sentantes : car chez les hommes, dont l’or-

  1. Comme cela se remarque dans les violentes affections spasmodiques de la matrice et des ovaires.