Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/46

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resserrement du cercle des sensations ; cette insensibilité physique, qui ne laisse, pour ainsi dire, aucune prise aux affections que le retour sur soi-même et la sympathie développent ; enfin, cette lutte continuelle contre des besoins grossiers, sans cesse renaissans, ou contre la sévérité d’une nature marâtre, qui n’offre par-tout aux créatures vivantes, reléguées dans de si mornes climats, que de pénibles et funestes impressions.

En parlant des moyens graduels, qu’il est nécessaire d’employer dans le traitement de la gangrène causée par le froid, et des fatales conséquences qu’a toujours alors l’application subite de la chaleur, j’ai voulu seulement offrir, sous un seul point de vue, une suite d’effets particuliers étroitement liés entr’eux : je n’ai point prétendu que chaque trait de ce tableau dût nous fournir une suite de conclusions directes, toutes également applicables à notre sujet. Cependant, il ne seroit peut-être pas hors de propos de s’arrêter ici, sur un fait assez remarquable : c’est que le corps peut passer brusquement d’une chaleur très-forte à un froid assez vif, sans éprouver les mêmes inconvéniens que