Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/461

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tiennent purement aux habitudes vicieuses du système cérébral ; habitudes que nous voyons résulter, presque toujours, des impressions extérieures, et des idées ou des penchans dont ces mêmes impressions sont évidemment la principale source.

Les anciens médecins, qui donnoient une si grande attention aux effets physiques des affections morales, connoissoient fort bien ces folies, pour ainsi dire, plus intellectuelles, dont le traitement se réduit à changer toutes les habitudes du malade, quelquefois à lui causer de vives commotions capables d’intervertir la série des mouvemens du système nerveux, et de lui en imprimer de nouveaux.

Arétée distingue soigneusement les délires causés par les obstructions viscérales atrabilaires, de ceux qui se manifestent directement dans les fonctions du cerveau. Selon lui, les premiers sont caractérisés par la mélancolie ou par la fureur ; les seconds, par le désordre des sensations et de toutes les opérations mentales. Il observe que, dans certaines circonstances, les malades acquièrent une finesse singulière de vue ou de tact ; qu’ils peuvent voir, ou sentir par le toucher,