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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/495

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ner dans un certain ordre, par une nécessité non moins puissante que celle qui force un corps grave à suivre les lois de la pesanteur.

L’ordre est donc essentiel à la matière en mouvement ; et l’ordre suppose toujours unité d’impulsion générale, ou coordonnance entre tous les mouvemens imprimés.

Il est d’ailleurs évident, que si la conservation du tout, dans son état présent, tient à l’accord exact des forces qui le meuvent ; cet accord est bien plus indispensable à la conservation de ses parties, considérées isolément, et sur-tout à celles des êtres organisés, ou de ces formes fugitives que d’autres forces particulières paroissent soustraire momentanément, à l’action mécanique du mouvement général.

Ainsi, quand plusieurs principes différens, ou même contraires, auroient agi primitivement dans l’homme, ils auroient été bientôt ramenés à l’unité d’impulsion ; c’est-à-dire, encore une fois, à cet état des mouvemens qui les confond tous dans un seul, ou qui soumet et rallie les plus foibles, au plus puissant, et par-là, transforme ce dernier en mouvement général et commun.