Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/50

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tilise tout ; il dévore tout[1] : enfin son mouvement continuel a bientôt dissipé les miasmes dangereux, dont une humidité tiède peut seule exalter et développer tout le poison.

Dans les pays chauds, l’air est souvent très-sec : les vents brûlans le dessèchent encore[2]. Ces vents abattent et détruisent, en quelque sorte, toutes les forces physiques : les forces intellectuelles et morales

  1. De-là, vient que les habitans de Madrid donnent au vent du nord, le nom d’un mal rongeant, Las Bubas del ayre.
  2. En Égypte, ils empêchent la putréfaction des corps des chameaux, et les réduisent en momies. Ils incommodent beaucoup les hommes, par la grande quantité de sable fin que leur souffle puissant promène dans l’air, et qui pénètre jusques dans les appartemens les mieux termes. Ce sable paroît influer sur la production des ophtalmies, qui y sont si communes, comme on le dit assez maintenant : mais il n’en est pas, à beaucoup près, la seule cause ; il n’est pas même la principale : car on sait également que cette maladie dépend sur-tout, ainsi que l’avoit observé dans son temps, Prosper Alpin, des alternatives d’un air sec et brûlant pendant le jour, humide et froid pendant la huit. (Voyez sur-tout l’exact et très-philosophique voyage de Volney.)