Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/503

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l’expulsion de ses résidus acquérant une plus grande intensité, toutes les matières contenues dans le tube intestinal, sont chassées au-dehors en peu de momens.

On sait qu’il n’est point d’organes plus soumis au pouvoir de l’imagination que les organes de la génération. L’idée d’un objet aimable les excite agréablement ; une image dégoûtante les glace. La passion peut presque toujours accroître beaucoup la puissance physique de l’amour, même dans les individus les plus foibles : cependant son excès peut aussi quelquefois, comme l’avoit observé Montagne, la détruire, ou la paralyser momentanément, chez les hommes même les plus forts.

Ces deux effets contraires ne sont pas les seuls. J’ai connu un jeune étudiant en médecine qui, dans un violent accès de jalousie, éprouva, pendant plusieurs heures, le priapisme le plus invincible et le plus douloureux, accompagné, tour-à-tour, de pertes de semence, et d’émissions d’un sang presque pur.

La crainte abat et peut anéantir les forces musculaires et motrices : la joie, l’espérance, les sentimens courageux en décuplent les